Street photography in Berlin

Berlin est un immense terrain de jeu pour la photographie de rue.

La place Potsdamer, le mémorial de l’Holocaust, la porte de Brandenburg, Alexanderplatz, les quartiers de Mitte, Kreuzberg, etc. Chaque quartier vaut son coup d’œil et mériterait que l’on y passe un peu de temps pour découvrir ses meilleurs spots.

Berlin a souvent été le théâtre de l’histoire du monde – par exemple lors de la chute du mur, et les musées sont nombreux et majestueux.

Berlin est également une ville commerçante : en plus des boutiques de luxe sur le Kurfürstendamm, on peut y trouver également de nombreux marchés aux puces.

Les tags et graffitis peuplent la ville depuis les années 70. Expression de la colère des jeunes à l’origine, le Street Art est aujourd’hui une forme d’art reconnue.

J’y suis passé à l’occasion d’un long week-end et voici quelques photos réalisées:

Les Rencontres de la photographie

Les Rencontres de la photographie d’Arles sont chaque été depuis 1970, le premier festival photo au monde. Le Rendez-vous des photographes permet ainsi à Arles de devenir capitale internationale de la photographie.

Pour Noël, nos enfants nous ont offert deux accès pour la 55ème édition. N’ayant pas pu assister début juillet à l’ouverture du festival, nous avons choisi le mois de septembre pour nous y rendre.

Nous partons en train depuis Angoulême. Après quelques heures de lecture dans le train Intercités, nous arrivons en gare d’Arles en fin de soirée. À pied et chargés comme des bourricots, nous parcourons rapidement les rues et arrivons dans un petit hôtel à l’extérieur de la ville. Une nuit de récupération et nous voilà sur pieds, prêts pour la découverte.

Nous ne connaissons Arles que de nom et nous n’avons jamais mis les pieds dans cette petite ville de Camargue de 50 000 habitants.

Le festival est né dans les années 70 sous l’impulsion notamment de Lucien Clergue, photographe de renommée internationale qui a également créé l’école ENSP. L’École Nationale Supérieure de la Photographie (ENSP Arles) a été fondée à Arles en 1982. Elle est la seule école d’art en France dédiée à la photographie.

Ayant parcouru la programmation sur le site internet, nous avions une légère appréhension quant aux expositions que nous allions voir. Comment allions-nous aborder cette centaine d’expositions (une trentaine d’expositions officielles et 70 dans le festival Off) ?

Nous avons agréablement été surpris.

Surpris par la beauté de la ville, encore appelée « Petite Rome », par la quantité de monuments historiques, par les différentes mises en scènes des expositions dans les différents lieux aux quatre coins de la ville.

Surpris par la quantité des photos présentées, une centaine d’expositions avec le festival Off, certaines expositions présentaient plusieurs séries d’un même artiste, avec plus de 100 photos grands formats dans un même lieu (Mary Helen Mark à l’espace Van Gogh)

Surpris par le professionnalisme du festival, de l’accueil, des indications, des explications, des mises en scène parfois classiques, d’autres fois improbables. Les Rencontres de la photographie d’Arles, c’est environ 50 salariés à l’année et 400 salariés pendant la période du festival, un budget de 8 millions d’euros, une véritable entreprise (association loi 1091) qui perdure depuis presque 60 ans (*)

Nous ne commençons pas la découverte de la ville par une exposition photo, mais par les Alyscamps, ancien cimetière romain. Pour les amoureux d’Histoire, ce lieu est un incontournable avec son allée de sarcophages et ses différentes chapelles.

Nous ne pouvions non plus être à Arles sans visiter ses arènes. Un amphithéâtre romain construit vers 80-90 apr. J.-C, qui abrite dans ses sous-sols l’exposition photo « Envers et contre tous : les femmes dans l’histoire du sport ». Elle met en lumière quatre athlètes arlésiennes à travers leurs disciplines aux côtés d’autres femmes qui ont marqué le sport.

Au rythme d’une dizaine d’expositions par jour, nos yeux pétillent devant les différents spectacles : photographies présentées dans des lieux mythiques, d’anciennes églises, d’anciens palais.

Près de l’hôtel de ville, l’artiste Sophie Calle présente la série en décomposition « Les aveugles » dans les soubassements de la ville, les cryptoportiques.

Nous découvrons le musée Réattu avec les photos de Lucien Clergue, la série « libres expressions » de Jean-Claude Gautrand et les magnifiques gravures textiles d’Alfred Latour.

Le musée Arlaten propose une très belle exposition de Hans Silverter sur la pétanque et le jeu provençal.

Le Japon est l’honneur pour cette 55ème édition, avec 5 magnifiques expositions qui rendent hommage aux photographes du soleil levant.

Nous aurions pu déguster la tapenade de Provence, le taureau ou la telline de Camargue, mais les mirettes ont eu raison des papilles et les repas sont vite expédiés, par un petit encas sur les berges du Rhône, au pied d’un ancien temple romain. Passé ce court répit, les gambettes repartent de plus belle à la recherche d’un nouveau spectacle visuel.

Nous terminons notre séjour à Arles par la découverte du centre Luma, installé sur le Parc des Ateliers, un site à l’origine dédié à la construction et à la réparation de locomotives à vapeur. Construits au XIXᵉ siècle, les bâtiments industriels ont été rénovés par Annabelle Selldorf et sont aujourd’hui destinés à différents usages dont la présentation d’expositions photographique (Lee Friedlander notamment). La tour, imaginée par Frank Gehry, dialogue en harmonie avec les anciens ateliers. Elle surplombe la ville avec sa façade torsadée ornée de briques en acier inoxydable.

Après ces quatre journées à Arles, il était temps de changer d’horizon. Partis pour 8 jours dans le sud de la France, et après une petite heure de train et nous sommes à Marseille. Et c’est le sujet d’un nouvel article…

(*) https://www.agence-production-manifestation-alternatif-france.com/les-retombees-economiques-des-rencontres-de-la-photographie-darles/

Quelques photos réalisées au smartphone:

Confinement

En décembre 2019 je découvrais l’existence d’un nouveau virus, le Covid-19 dont l’épicentre se situait dans la ville de Wuhan en Chine. A l’époque, j’étais loin d’imaginer que le virus allait se propager aussi rapidement sur la planète entière.

Pourtant, le 17 mars 2019 le Covid-19 continue à se répandre et à 12h00, le confinement est imposé sur tout le territoire français.

Comme beaucoup, l’heure est à l’isolement et je me retrouve ainsi à demeure avec ma femme et ma fille, dans une petite ville du sud-ouest de la France, tout près d’Angoulême.

Mais je suis persuadé que la période de confinement va durer longtemps, et je m’interroge alors pour savoir comment m’occuper pendant les prochains jours, voire les prochaines semaines. Prendre du temps avec ma famille ? Faire un peu de sport ? Ranger la maison ? Entretenir la peinture des extérieurs ? Jardiner ? Me former ? Bref il faut que je m’organise pour ne pas me laisser ronger par les médias, par le pessimisme ambiant.

Comme je suis passionné de photographie, je souhaite également réaliser des images pendant cette période.

Mais que photographier alors que le périmètre de déplacement est limité à 1 km du domicile ? Utilisant cette situation et histoire de mettre un peu de piment, j’envisage alors de réaliser des photos avec les contraintes du confinement en m’imposant un nouveau thème tous les jours. Je décide de partager cette idée et j’invite des collègues du club photo à participer à l’exercice. Tous les soirs à 20:00, je leur propose un nouveau thème photographique et ils ont 24:00 pour faire leur proposition sur un groupe Facebook créé pour l’occasion.

Les thèmes sont divers, tout ce qui me passe par la tête, mais avec l’idée de faire quelque chose d’assez joyeux en essayant de faire appel à la créativité.

En imaginant une future série nommée « confinement », j’essaie en parallèle de m’imposer des contraintes supplémentaires :

  • Réaliser les photos spécialement pour l’exercice,
  • Utiliser le même boîtier, la même focale fixe,
  • Présenter chaque photo de façon identique : photo au format carré avec le titre de l’exercice en dessous,
  • Mélanger le noir et blanc et la couleur,
  • Introduire quelques portraits,
  • Tenter d’harmoniser les couleurs

Pendant cette période, les thèmes suivants sont proposés : Une fleur en noir et blanc, Complémentaire…, Plastique, Photographiez la dernière chose qui vous a fait rire, Demain c’est le printemps, mettez-le en boite, Le compte est bon, Monochrome ou Duotone, Mon œil, Photographiez le passé, Photographiez votre ombre, Laissez-nous deviner votre livre de chevet, Mettez de la texture dans vos noirs et blancs, Un vase, une pomme, composez maintenant, Rose, Vous prendrez bien un café ? Minimaliste, Faites du sport, Il est tard, C’est l’heure de l’apéro, Taraxacum officinale, Tête en l’air, 22 v’là les flics, Terre, Visez la lune, Réalisez un « Flat Lay », A ton tour, Faîtes-vous tirer le portrait, Qui de l’œuf…, C’est de la folie, Couleur de l’année 2020, Le citron est votre ami, Ça c’est le bouquet ! Noir c’est noir, On est dans de beaux draps, Promis on refera la fête, Souvenir de famille, Vieille branche, Décentrez votre sujet, Rien que de la matière, Ton sur ton, Méli-mélo, Tentez un packshot en lumière naturelle, A table !, C’est carré, Tentez un clair-obscur, Quel arôme, Mettez une dose de mystère dans vos images, Comme des bonbons acidulés, Couleur menthe à l’eau, Mettez du son à votre image, Faîtes-nous deviner votre peintre préféré, Ajoutez du peps à vos images, Racontez-nous votre pécher mignon, J’ai mis le bazar, Il va falloir que je pense à me repeigner, Racontez-nous votre confinement.

(Le 11 mai soit 56 jours plus tard, voici la série réalisée:)

Vous pouvez également télécharger le fichier pdf de la série complète à partir du lien suivant: https://www.plr-photo.com/blog/wp-content/uploads/2020/05/confinement.pdf

2 tasses

Le 4 mars dernier je reçois un mail d’un certain Mourad résidant à Montréal au Québec. Dans un français approximatif, il me demande d’aller dans le cimetière de ma commune afin de photographier une sépulture collective où son arrière-arrière oncle paternel repose. Ce dernier serait décédé en 1918 suite à l’incendie qui aurait ravagé la petite auberge qu’il détenait. Joint à ce mail je découvre le plan du cimetière avec la position exacte de la tombe à photographier. Mourad m’indique également qu’il est prêt à payer à l’avance pour obtenir ces photos.

Croyant à un fake, je relis le message à plusieurs reprises. Le lendemain, piqué par la curiosité et à l’occasion d’une marche solitaire, je me décide d’entrer dans le cimetière. Je retrouve rapidement la sépulture au lieu indiqué. Celle-ci semble abandonnée et ne comporte plus d’indications.

Je prends alors quelques clichés avec mon smartphone afin de les communiquer par mail. Je poste le message à 17:58. La réponse arrive dans la nuit du 6 mars à 01:45.

« Trop d’émotions…Merci pour votre confiance… » Une nouvelle fois il me propose de me régler les photos…

Quelques jours passent et toujours dans l’incertitude, je décide à supprimer cette conversation de ma boite mail.

Ce 20 mars, en pleine période de confinement, j’ouvre ma boite aux lettres et j’y trouve un colis en provenance … du Canada. J’ouvre le carton et découvre 2 tasses de café avec les coupelles, accompagnées d’une lettre de remerciement de Mourad.

J’en souris encore…