Au pays des pilleurs d’épaves

« La renommée de cette côte est sinistre et mérite de l’être. Depuis que les hommes ont conquis l’empire des mers, les pointes de l’Île Vierge, de Guissény, de Pen-ar-Garec, de Kerlouan, de Brignogan, furent les auteurs et les témoins d’effroyables catastrophes. (…) En avant de ces rivages, et jusqu’à plusieurs milles en mer, la nature a jeté dans les fonds d’innombrables récifs.

Quelques-uns s’assèchent à la mer basse et, quand elle les recouvre, on ne peut les deviner qu’à l’écume des eaux qui viennent se briser sur leurs dentelures redoutables. D’autres ne sont jamais couverts. Ils émergent au-dessus des ondes : ici, aiguilles acérées ; là, rocs massifs s’allongeant comme des monstres accroupis. Il en est qui ne se montrent qu’à de rares intervalles, dans les mouvements des grandes marées, et ce ne sont pas les moins périlleux. Pour naviguer parmi ces écueils, il faut les connaître et pour ne pas s’y briser il faut n’être pas saisi par les courants, enveloppé par les brumes et surtout ne pas confondre les feux des phares qui éclairent la bonne route (…).

Encore aujourd’hui, des navires s’y perdent et, chaque année, on y signale des naufrages, bien qu’en ces endroits on ait multiplié phares, balises et signaux avertisseurs. Si, sur ces bords redoutés, les eaux pouvaient s’ouvrir (…) un vaste cimetière apparaîtrait sous nos yeux avec toutes les épaves que les siècles y ont accumulé, encore que les habitants en aient de tout temps arraché aux flots des quantités innombrables. »

Ernest Daudet, Au pays des pilleurs d’épaves, article paru dans le journal Le Temps n° 13987 du 23 septembre 1899.

Malheureusement je n’ai pas réussi à faire de portraits de ces pilleurs d’épaves. Aujourd’hui, il ne reste que peu de traces de ces naufrages. Peut-être que seuls ces paysages s’en souviennent ? Les rochers, le sable, les algues ont balayé et disloqué les carcasses de ces navires. Seuls les coquillages peuvent nous laisser imaginer ce sinistre passé.

https://vimeo.com/285701516

Pêche aux coques

Pendant cet été 2018, la canicule est présente sur toute l’Europe. Seule la partie à l’extrême-ouest du pays résiste à cette vague de chaleur. Les températures clémentes entre 25 et 30 degrés, permettent de sortir en pleine journée.

Ce matin, nous sommes partis en famille près de l’Aber-Wrac’h à la pêche aux coques. 10h, air ambiant à 25°, marée basse, coefficient de marée de 80 : les conditions sont optimales.

Autour de nous, à part quelques marcheurs à la recherche d’étrilles, la plage est déserte. Au loin, le phare de l’île Vierge et nous commençons à ratisser les bords de mer. Après quelques minutes, les premières coques apparaissent. De jolies spéciwomens 😉

Les seaux, les paniers en osier se remplissent tranquillement et après plus de 2 heures les pieds dans l’eau, nous rassemblons le résultat de notre pêche. Le compte est bon, le repas du soir est assuré.

Un peu de beurre, quelques échalotes émincées, de l’ail haché et un verre de blanc sec, 3 minutes de cuisson et le festin est sur la table.

Un plaisir simple, mais combien bon !

Ci-après quelques photos réalisées au smartphone :