Le sentier des lutins

J’aime me promener en forêt, à pied ou à vélo. Ces moments de grands airs sont apaisants et permettent de se ressourcer. La nature reste aussi un grand terrain de jeu et de découverte.

Pas très loin de la maison, j’ai repéré il y a quelques temps un petit chemin étroit où des décorations laissées au sol ont attiré mon attention : motif en débris de terre cuite, boucles en osier tressés… S’agit-il de créations d’enfants ?

Un dimanche après-midi d’hiver, je me décide de retourner sur les lieux et prendre le temps d’examiner en détail, les différentes créations entreposées le long du sentier.

D’habitude je dévale rapidement ce passage légèrement vallonné,  les doigts crispés sur les freins du VTT. Aujourd’hui, je reviens à pied.

Après quelques minutes de marche, je repère la naissance du sentier. Je pénètre dans ce passage couvert et je découvre une multitude de motifs au sol, des créations de boules de fragon, de mousse et de lierres attachées aux branches. Un peu plus loin, une hutte est dressée avec à l’intérieur des pierres disposées en cercle, comme rappelant un ancien feu.

Alors que de n’avais pas prêté attention à vélo, une bifurcation apparaît. Par curiosité je choisis de suivre ce chemin qui semble se diriger vers la paroi rocheuse. Je distingue plus loin de grands piquets assemblés comme un échafaudage. Je m’approche et je découvre des marches aménagées avec des bouts de bois. Je grimpe l’escalier et atterris sur une plateforme menant à une grotte enfoncée dans le rocher.

Un gros gourdin en forme de tête d’animal et différents piquets organisés en croisillons semblent protéger l’entrée. Une vieille poêle laissée sur un âtre imaginaire semble rappeler un ancien festin. Mon œil est attiré vers un morceau de plastique sur lequel est inscrit « Attention traverse de lutins ».

J’entre dans la grotte. L’intérieur est aménagé. Un coin cuisine où je peux imaginer un gibier tout juste chassé et cuisant à la broche. Dans le centre, des bouts de bois sont organisés à la façon d’une table et de bancs. Plus loin un tapis de mousse est entouré de petits cailloux à l’image d’un lit. J’ai l’impression d’être transporté dans le passé, à l’époque de la préhistoire.

Je poursuis mon chemin et je découvre une deuxième grotte en cours d’aménagement.

Ce sentier décoré, ces grottes aménagées m’interpellent et j’imagine qu’il a fallu de nombreuses heures, voire des journées pour effectuer ces différents aménagements. Mais je ne parviens toujours pas à répondre à la question initiale. S’agit-il de réalisations d’enfants ou adultes ? Dans tous les cas, le résultat est surprenant et remarquable.

J’essaierai de revenir prochainement sur ce sentier des lutins.

L’homme et l’eau – Sebastião Salgado

Depuis plus de trente ans, pour Sebastião Salgado, la photo est une arme. Honnête et sans concession, l’écriture visuelle du plus célèbre des photojournalistes est unique. Question de regard : le sien respecte et célèbre la dignité humaine, dans ses tragédies comme dans ses joies. Son optimisme tempéré de lucidité et sa générosité militante nous obligent à nous interroger sur le devenir de notre planète. Alors que s’ouvre cette année, sous l’égide de l’Onu, une décennie internationale d’action consacrée à l’eau, le photographe brésilien nous démontre ici, avec toute la clarté de l’évidence, combien celle-ci, de toutes nos ressources, est la plus précieuse, et la plus menacée.

Monologue d’un corps

Le texte ci-après vous raconte l’histoire de la série « Monologue d’un corps » qui sera présentée à l’occasion du festival de l’émoi photographique 2018 du 24 mars au 29 avril.

Cette série est née de la collaboration d’une jeune écrivaine (20 ans), Candice Labrousse et d’un photographe, Philippe Le Roy (52 ans).

Nous sommes voisins, et nous habitons une petite ville de la banlieue d’Angoulême. Nous nous sommes rencontrés lors d’une séance photo pendant l’été 2016. Pendant ce shooting, nous avons échangé sur nos passions et nous avons imaginé de travailler ensemble sur un projet.

Nous souhaitions construire une œuvre commune, tout en laissant à chacun la liberté de s’exprimer dans sa discipline.

Au début de l’automne 2016 la feuille était blanche et nos interrogations étaient multiples : Comment l’écriture pouvait-elle se mêler à la photographie ? L’écriture devait-elle porter la photographie ? La photographie devait-elle être le sujet principal ? Après quelques journées de réflexion individuelle, nous avons déterminé le contour du projet. Nous avons choisi un thème qui nous tenait à cœur : le corps humain.

Nous habitons tous un corps avec notre âme. Vous souhaitions aborder le corps avec un regard différent. Aussi nous avons imaginé chaque partie du corps humain comme un individu qui raconte une histoire. Chaque partie du corps avec une âme et une conscience.

Candice s’est attelée à l’écriture des différents textes, pendant que Philippe réalisait les différents plans photographiques nécessaires à l’œuvre finale. La construction s’est étalée sur 3 mois environ, pour donner naissance à une première version qui a été présentée en février 2017, dans une médiathèque de l’agglomération d’Angoulême.

Le thème de l’émoi photographique 2018, « le corps dans tous ses états » approchait dans l’idée, la série que nous avions construite tous les deux. Nous avons donc décidé de présenter nos 12 planches à la sélection.

Pour répondre aux critères imposés, nous avons quelque peu adapté la série « Monologue d’un corps » : changement du format d’impression, réduction des textes, modification des fonds.

Au cours de l’automne 2017, nous avons appris avec beaucoup de bonheur que notre série avait retenu l’attention du jury.

Nous sommes heureux aujourd’hui de vous présenter notre œuvre commune.

Vous trouverez ci-après un aperçu des planches qui seront présentées lors du festival de l’émoi photographique du 30 mars au 25 avril 2018 à Angoulême. Pour toute information complémentaire n’hésitez pas à vous rendre sur le site www.emoiphotographique.fr

Jean-Loup Sieff

« Je suis depuis toujours à la recherche du temps perdu. » – Jean-Loup Sieff. 

Dans cette monographie tout à fait unique, Jean-Loup Sieff (1933-2000) retrace en mots et en images quarante ans de photographies, de rencontres et de souvenirs. Divisé en quatre chapitres, des années 1950 aux années 1990, cet ouvrage rassemble les plus belles photos d’un créateur qui a marqué de son empreinte toute une génération à travers son ouvre prolifique, touchant aux domaines de la mode, du paysage, de la publicité comme du portrait. Les photos de Sieff témoignent de son inlassable quête pour saisir la beauté éphémère du temps perdu.