Après cette longue période de confinement liée au coronavirus, j’ai des besoins simples que j’ai essayé d’exprimer avec des photos réalisées en environnement restreint.
Nous sommes en guerre
Face au coronavirus, Emmanuel Macron avait sonné la « mobilisation générale » le 16 mars 2020 à l’occasion d’une allocution solennelle retranscrite en direct à la télévision.
Le confinement et les files d’attente qui ont suivi devant les supermarchés, ont pu rappeler aux personnes âgées, la période qu’ils avaient vécue il y a 80 ans.
« Cela ressemblait à la distribution des tickets de rationnement devant l’administration ». Ils avaient alors droit à 50 grammes de pain blanc par personne et par jour. La viande, le tabac et les vêtements aussi étaient limités.
Il y a quelques jours, une voisine m’a montré ces tickets de rationnement qu’elle et son mari utilisaient à l’époque.
(PS : les noms et prénoms ont volontairement été floutés)
Confinement
En décembre 2019 je découvrais l’existence d’un nouveau virus, le Covid-19 dont l’épicentre se situait dans la ville de Wuhan en Chine. A l’époque, j’étais loin d’imaginer que le virus allait se propager aussi rapidement sur la planète entière.
Pourtant, le 17 mars 2019 le Covid-19 continue à se répandre et à 12h00, le confinement est imposé sur tout le territoire français.
Comme beaucoup, l’heure est à l’isolement et je me retrouve ainsi à demeure avec ma femme et ma fille, dans une petite ville du sud-ouest de la France, tout près d’Angoulême.
Mais je suis persuadé que la période de confinement va durer longtemps, et je m’interroge alors pour savoir comment m’occuper pendant les prochains jours, voire les prochaines semaines. Prendre du temps avec ma famille ? Faire un peu de sport ? Ranger la maison ? Entretenir la peinture des extérieurs ? Jardiner ? Me former ? Bref il faut que je m’organise pour ne pas me laisser ronger par les médias, par le pessimisme ambiant.
Comme je suis passionné de photographie, je souhaite également réaliser des images pendant cette période.
Mais que photographier alors que le périmètre de déplacement est limité à 1 km du domicile ? Utilisant cette situation et histoire de mettre un peu de piment, j’envisage alors de réaliser des photos avec les contraintes du confinement en m’imposant un nouveau thème tous les jours. Je décide de partager cette idée et j’invite des collègues du club photo à participer à l’exercice. Tous les soirs à 20:00, je leur propose un nouveau thème photographique et ils ont 24:00 pour faire leur proposition sur un groupe Facebook créé pour l’occasion.
Les thèmes sont divers, tout ce qui me passe par la tête, mais avec l’idée de faire quelque chose d’assez joyeux en essayant de faire appel à la créativité.
En imaginant une future série nommée « confinement », j’essaie en parallèle de m’imposer des contraintes supplémentaires :
- Réaliser les photos spécialement pour l’exercice,
- Utiliser le même boîtier, la même focale fixe,
- Présenter chaque photo de façon identique : photo au format carré avec le titre de l’exercice en dessous,
- Mélanger le noir et blanc et la couleur,
- Introduire quelques portraits,
- Tenter d’harmoniser les couleurs
Pendant cette période, les thèmes suivants sont proposés : Une fleur en noir et blanc, Complémentaire…, Plastique, Photographiez la dernière chose qui vous a fait rire, Demain c’est le printemps, mettez-le en boite, Le compte est bon, Monochrome ou Duotone, Mon œil, Photographiez le passé, Photographiez votre ombre, Laissez-nous deviner votre livre de chevet, Mettez de la texture dans vos noirs et blancs, Un vase, une pomme, composez maintenant, Rose, Vous prendrez bien un café ? Minimaliste, Faites du sport, Il est tard, C’est l’heure de l’apéro, Taraxacum officinale, Tête en l’air, 22 v’là les flics, Terre, Visez la lune, Réalisez un « Flat Lay », A ton tour, Faîtes-vous tirer le portrait, Qui de l’œuf…, C’est de la folie, Couleur de l’année 2020, Le citron est votre ami, Ça c’est le bouquet ! Noir c’est noir, On est dans de beaux draps, Promis on refera la fête, Souvenir de famille, Vieille branche, Décentrez votre sujet, Rien que de la matière, Ton sur ton, Méli-mélo, Tentez un packshot en lumière naturelle, A table !, C’est carré, Tentez un clair-obscur, Quel arôme, Mettez une dose de mystère dans vos images, Comme des bonbons acidulés, Couleur menthe à l’eau, Mettez du son à votre image, Faîtes-nous deviner votre peintre préféré, Ajoutez du peps à vos images, Racontez-nous votre pécher mignon, J’ai mis le bazar, Il va falloir que je pense à me repeigner, Racontez-nous votre confinement.
(Le 11 mai soit 56 jours plus tard, voici la série réalisée:)
Vous pouvez également télécharger le fichier pdf de la série complète à partir du lien suivant: https://www.plr-photo.com/blog/wp-content/uploads/2020/05/confinement.pdf
2 tasses
Le 4 mars dernier je reçois un mail d’un certain Mourad résidant à Montréal au Québec. Dans un français approximatif, il me demande d’aller dans le cimetière de ma commune afin de photographier une sépulture collective où son arrière-arrière oncle paternel repose. Ce dernier serait décédé en 1918 suite à l’incendie qui aurait ravagé la petite auberge qu’il détenait. Joint à ce mail je découvre le plan du cimetière avec la position exacte de la tombe à photographier. Mourad m’indique également qu’il est prêt à payer à l’avance pour obtenir ces photos.
Croyant à un fake, je relis le message à plusieurs reprises. Le lendemain, piqué par la curiosité et à l’occasion d’une marche solitaire, je me décide d’entrer dans le cimetière. Je retrouve rapidement la sépulture au lieu indiqué. Celle-ci semble abandonnée et ne comporte plus d’indications.
Je prends alors quelques clichés avec mon smartphone afin de les communiquer par mail. Je poste le message à 17:58. La réponse arrive dans la nuit du 6 mars à 01:45.
« Trop d’émotions…Merci pour votre confiance… » Une nouvelle fois il me propose de me régler les photos…
Quelques jours passent et toujours dans l’incertitude, je décide à supprimer cette conversation de ma boite mail.
Ce 20 mars, en pleine période de confinement, j’ouvre ma boite aux lettres et j’y trouve un colis en provenance … du Canada. J’ouvre le carton et découvre 2 tasses de café avec les coupelles, accompagnées d’une lettre de remerciement de Mourad.
J’en souris encore…