Les Rencontres de la photographie d’Arles sont chaque été depuis 1970, le premier festival photo au monde. Le Rendez-vous des photographes permet ainsi à Arles de devenir capitale internationale de la photographie.
Pour Noël, nos enfants nous ont offert deux accès pour la 55ème édition. N’ayant pas pu assister début juillet à l’ouverture du festival, nous avons choisi le mois de septembre pour nous y rendre.
Nous partons en train depuis Angoulême. Après quelques heures de lecture dans le train Intercités, nous arrivons en gare d’Arles en fin de soirée. À pied et chargés comme des bourricots, nous parcourons rapidement les rues et arrivons dans un petit hôtel à l’extérieur de la ville. Une nuit de récupération et nous voilà sur pieds, prêts pour la découverte.
Nous ne connaissons Arles que de nom et nous n’avons jamais mis les pieds dans cette petite ville de Camargue de 50 000 habitants.
Le festival est né dans les années 70 sous l’impulsion notamment de Lucien Clergue, photographe de renommée internationale qui a également créé l’école ENSP. L’École Nationale Supérieure de la Photographie (ENSP Arles) a été fondée à Arles en 1982. Elle est la seule école d’art en France dédiée à la photographie.
Ayant parcouru la programmation sur le site internet, nous avions une légère appréhension quant aux expositions que nous allions voir. Comment allions-nous aborder cette centaine d’expositions (une trentaine d’expositions officielles et 70 dans le festival Off) ?
Nous avons agréablement été surpris.
Surpris par la beauté de la ville, encore appelée « Petite Rome », par la quantité de monuments historiques, par les différentes mises en scènes des expositions dans les différents lieux aux quatre coins de la ville.
Surpris par la quantité des photos présentées, une centaine d’expositions avec le festival Off, certaines expositions présentaient plusieurs séries d’un même artiste, avec plus de 100 photos grands formats dans un même lieu (Mary Helen Mark à l’espace Van Gogh)
Surpris par le professionnalisme du festival, de l’accueil, des indications, des explications, des mises en scène parfois classiques, d’autres fois improbables. Les Rencontres de la photographie d’Arles, c’est environ 50 salariés à l’année et 400 salariés pendant la période du festival, un budget de 8 millions d’euros, une véritable entreprise (association loi 1091) qui perdure depuis presque 60 ans (*)
Nous ne commençons pas la découverte de la ville par une exposition photo, mais par les Alyscamps, ancien cimetière romain. Pour les amoureux d’Histoire, ce lieu est un incontournable avec son allée de sarcophages et ses différentes chapelles.
Nous ne pouvions non plus être à Arles sans visiter ses arènes. Un amphithéâtre romain construit vers 80-90 apr. J.-C, qui abrite dans ses sous-sols l’exposition photo « Envers et contre tous : les femmes dans l’histoire du sport ». Elle met en lumière quatre athlètes arlésiennes à travers leurs disciplines aux côtés d’autres femmes qui ont marqué le sport.
Au rythme d’une dizaine d’expositions par jour, nos yeux pétillent devant les différents spectacles : photographies présentées dans des lieux mythiques, d’anciennes églises, d’anciens palais.
Près de l’hôtel de ville, l’artiste Sophie Calle présente la série en décomposition « Les aveugles » dans les soubassements de la ville, les cryptoportiques.
Nous découvrons le musée Réattu avec les photos de Lucien Clergue, la série « libres expressions » de Jean-Claude Gautrand et les magnifiques gravures textiles d’Alfred Latour.
Le musée Arlaten propose une très belle exposition de Hans Silverter sur la pétanque et le jeu provençal.
Le Japon est l’honneur pour cette 55ème édition, avec 5 magnifiques expositions qui rendent hommage aux photographes du soleil levant.
Nous aurions pu déguster la tapenade de Provence, le taureau ou la telline de Camargue, mais les mirettes ont eu raison des papilles et les repas sont vite expédiés, par un petit encas sur les berges du Rhône, au pied d’un ancien temple romain. Passé ce court répit, les gambettes repartent de plus belle à la recherche d’un nouveau spectacle visuel.
Nous terminons notre séjour à Arles par la découverte du centre Luma, installé sur le Parc des Ateliers, un site à l’origine dédié à la construction et à la réparation de locomotives à vapeur. Construits au XIXᵉ siècle, les bâtiments industriels ont été rénovés par Annabelle Selldorf et sont aujourd’hui destinés à différents usages dont la présentation d’expositions photographique (Lee Friedlander notamment). La tour, imaginée par Frank Gehry, dialogue en harmonie avec les anciens ateliers. Elle surplombe la ville avec sa façade torsadée ornée de briques en acier inoxydable.
Après ces quatre journées à Arles, il était temps de changer d’horizon. Partis pour 8 jours dans le sud de la France, et après une petite heure de train et nous sommes à Marseille. Et c’est le sujet d’un nouvel article…
Quelques photos réalisées au smartphone:
Ça tombe envie d’y aller ! Super article